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Codes et violence au sein des gangs

  • domidng
  • 6 mars 2016
  • 6 min de lecture

Les gangs se différencient du reste de la société, mais également les uns des autres par leurs revendications et activités et par un style propre à chacun.

En effet, le gang forme un groupe à part entière dont les codes doivent être maîtrisés pour que l’adhésion d’un individu soit complète. Ces codes varient du style vestimentaire au style musical, en passant par diverses attitudes que chaque membre doit savoir adopter pour être reconnu en tant que tel par les autres membres du gang et par le reste de la société.

Ainsi, les skinheads britanniques sont facilement identifiables par leur code vestimentaire précis, faisant écho à leur origine ouvrière mais restant très soigné, qui fut l’un des premiers traits caractéristiques du gang lors de sa naissance en 1969. Tout skinhead qui se respecte arbore donc une tenue bien définie : larges bottes militaires de la marque Doc Marten’s, qui à elles seules symbolisent le mouvement, jean de la marque Levi’s Strauss & Co, chemise ou polo, bretelles et crâne tondu à blanc, d’où le nom du gang, « skin » signifiant peau et « head » tête en anglais. De même, le style musical du gang est bien précis, allant du reggae jamaïcain importé par les Rude Boys issus de l’immigration des années 1950 et 1960 au rock des Hard Mods, en passant par la musique Oi ! (interjection issu de l’argot, contraction de hey « hé » et you « toi »). La musique Oi ! est un mélange des styles musicaux punk et rock, et est associé aux skinheads comme aux punks radicaux qui apparaissent quelques années plus tard.

De la même manière, les gangs de la ville de Los Angeles en Californie (Etats-Unis) développent des codes précis touchant plusieurs domaines.

La ville, surnommée « Gangland » (la terre des gangs) compte près de 450 gangs actifs. Parmi les gangs de rue les plus importants et influents se trouvent les Crips et les Bloods, qui contrôlent le quartier de South Central Los Angeles. Le gang des Crips (« les Estropiés » en français) naît en 1969 à Los Angeles de l’association de plusieurs gangs de rue pour combattre d’autre gangs plus important et jugés menaçants. Comptant entre 30 000 et 35 000 membres aujourd’hui, majoritairement afro-américains, le gang s’est répandu à travers tous les Etats-Unis ainsi qu’au Canada, bien que la concentration la plus forte de ses membres se trouve à Los Angeles. En réponse à la montée des Crips apparaît dans les années 1970 le gang des Bloods (« sang » en français), né du regroupement de plusieurs petits gangs et des Piru Street Boys, originaires de Compton en Californie. Le fonctionnement du gang des Bloods est similaire à celui des Crips, les deux ne se rattachant à aucun parti politique particulier et ne formant qu’un rassemblement de rue. Rivaux en tous points, ces deux gangs se disputent certains quartiers de Los Angeles et nourrissent une haine réciproque.

Les deux gangs possèdent des codes très précis et souvent contraires. Ainsi, le bleu est la couleur officielle du gang des Crips, dont les membres portent des T-shirts, sweats et bandanas bleus. Au contraire, le gang des Bloods se caractérise par l’omniprésence de la couleur rouge dans l’habillement. Ces couleurs sont un véritable facteur d’identification de ces gangs. Les bijoux, principalement des boucles d’oreilles, de larges chaînes et ceintures, le tout en or et diamants généralement faux, sont également caractéristiques du style vestimentaires de ces gangs américains. La plupart des membres arbore des tatouages reliés à leur gang d’appartenance.

Autre preuve de la rivalité de ces deux groupes : leur langage. Certains mots étant bannis du répertoire de l’un ou l’autre gang, tandis que l’orthographe d’autres mots est modifiée : par exemple, tout mot comportant les lettres « c » et « k » à la suite est changé, ces consonnes étant les initiales du terme « Crip Killer » (Tueur de Crip), tandis que l’association de « b » et « k » est rajoutée, ces lettres étant les initiales de « Blood Killer » (Tueur de Blood). Ainsi, « kick back » devient pour les Crips « kicc bkacc ». De leur côté, les Bloods éviteront d’employer des mots commençant par la lettre « c » ou la contenant. Cette guerre de gangs se retrouve ainsi dans de nombreux détails.

L’appartenance à l’un ou l’autre de ces gangs est également visible à travers la gestuelle des membres : divers signes de mains représentant les lettres « c » ou « b » sont utilisés pour se saluer. Le groupe des Crips possède même une danse qui lui est propre et que tout membre qui se respecte doit maîtriser : le C-Walk, enchaînement complexe et rapide de positions des pieds et des mains tout en rythme.

Ces gangs partagent cependant un même genre musical de prédilection : le rap, dans une forme plus ou moins violente.

Ces codes stricts, ces attitudes uniques et ces préférences confèrent une unité au gang et leur maîtrise permet la reconnaissance d’un membre en tant que tel, en plus de lui offrir une certaine identité que recherchent un grand nombre des jeunes qui rejoignent un gang.

Bien qu’ayant des revendications et buts différents, les gangs partagent la même pratique d’activités illégales et le même penchant pour la violence, qui sont parmi les caractéristiques principales des gangs.

Le gang des skinheads est ainsi réputé pour le hooliganisme qu’il pratique. Ses membres passent pour des bagarreurs assoiffés de violence qui n’hésitent pas à y avoir recours à la moindre occasion, que ce soit durant des matchs de football ou dans la rue. De même, les skinheads se rapprochant de l’extrême droite et ressentant un vif racisme envers tout immigré s’en prennent dans les années 1980 à des britanniques issus de l’immigration, plus particulièrement celle d’Inde et du Pakistan.

Cette violente délinquance est également omniprésente dans les gangs de Los Angeles. Elle régit tous les aspects du fonctionnement du gang de rue et est grandement facilitée par le libre accès à l’alcool et aux armes en rigueur aux Etats-Unis. Dans certains gangs, accomplir un crime est un rite d’intégration : l’individu doit montrer qu’il est capable de perpétrer cette violence qui est l’essence même du gang. Une fois l’acte réalisé, il est reconnu comme membre ayant sa place dans le groupe. De la même manière, plus un membre trempe dans cette violence, plus sa notoriété est grande au sein du gang. La violence contrôle donc la hiérarchie de cette organisation, les individus les plus délinquants se trouvant à la tête des autres.

Le crime permet également le financement du gang. Chez les Crips et les Bloods de Los Angeles, c’est le trafic de drogues et de stupéfiants qui engendre un véritable business et procure aux membres de ces gangs toutes les ressources financières dont ils pourraient avoir besoin. Ce commerce lucratif a d’ailleurs été la cause d’une augmentation du nombre de membres de gangs depuis ses débuts dans les années 1980. Il engendre une haine accrue entre les différents gangs contraints de se partager le marché.

Cette délinquance ne se limite pas cependant à ce trafic illicite. Les gangs présents dans le comté de Los Angeles, tels que les Crips et les Bloods, font des ravages à plusieurs niveaux. Le vandalisme dont ils sont à l’origine est très important, les membres de chaque gang taguant poubelles, maisons et voitures pour marquer leur territoire et contrôler le plus de quartiers possible. Cette dégradation des propriétés privées et publiques a un impact néfaste sur les commerces et la valeur des logements de certains quartiers, ce qui peut mener à une perte de dynamisme de ces zones, qui deviennent pauvres et mal fréquentées. Les gangs s’en saisissent alors et agrandissent leur domaine d’influence directe. Ces gangs sont également adeptes de l’intimidation et du racket.

Leurs délits vont cependant bien plus loin, le meurtre et le viol n’étant pas rares dans les quartiers défavorisés de la ville et coûtant en moyenne la vie à une personne par jour. On compte 16 398 crimes perpétrés par des gangs ces trois dernières années dans le comté de Los Angeles, dont 491 meurtres, 7 047 agressions, 5 518 cambriolages et près d’une centaine de viols. Les Crips enregistrent à eux seul un taux de meurtre annuel généralement supérieur à 5 000. L‘espérance de vie d’un membre de gang est de 25 ans seulement.

Cependant, cette culture du délit est présentée par les gangs comme une sorte d’amusement : vandaliser, se droguer et semer la pagaille pouvant paraître attirant aux yeux de certains jeunes.

Cette violence excessive permet d’établir la réputation du gang, qui doit être craint, ainsi que celle de chaque membre au sein du groupe. L’individu l’accepte et commet ces crimes afin d’affirmer son appartenance au gang et d’avoir le sentiment de contribuer à la grandeur de ce dernier, qui s’apparente à sa famille.

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